Maintenir la dialyse chronique peut devenir une obstination déraisonnable. Un processus décisionnel validé en évaluation des pratiques professionnelles garantit le respect de bonnes pratiques.

Chaque mois, un groupe pluridisciplinaire analyse, selon une charte référencée, 1 à 3 situations pour lesquelles est demandé un arrêt de dialyse. Un avis consensuel est donné et tracé. Les bilans d’activité annuels déterminent des actions d’amélioration.

Pour 380 dialysés chroniques, 6 à 18 discussions sont initiées par an, par les patients ou les soignants, pour une souffrance associée à la dialyse, la survenue d’un événement médical mettant en cause le pronostic vital ou une difficulté technique. La capacité de discernement du patient ou l’optimisation des conditions de dialyse sont toujours vérifiées. Les patients ont pour particularité commune d’avoir au moins une co-morbidité sévère. Un tiers des situations sont discutées à plusieurs reprises et 1/4 des propositions ne sont pas appliquées en raison de l’ambivalence du patient, de son entourage ou du refus d’autres équipes.

Les patients et leurs familles bénéficient de ce mode d’exercice recentré sur la prise en compte de leur avis et leur information itérative. Le bénéfice est individuel et collectif pour les soignants qui ont pu modifier leur sens du soin, compléter leur formation éthique, développer un esprit d’équipe. Anticiper davantage les discussions et réduire le nombre de décisions non appliquées sont des axes d’amélioration identifiés.